Le soft swinging peut être considéré comme « une forme de non-monogamie éthique, à condition que toutes les parties soient conscientes et consentantes », selon Jillian Amodio, thérapeute et éducatrice sexuelle. La non-monogamie éthique, également appelée relations non-monogames consensuelles, est un terme générique pour toute relation dans laquelle toutes les parties impliquées conviennent de s’engager dans des activités romantiques, sexuelles ou intimes avec plusieurs personnes.
Le swinging est un type d’activité non-monogame consensuelle. Généralement, les personnes qui pratiquent le swinging ont une relation romantique exclusive avec un partenaire et « recherchent ensemble d’autres relations sexuelles », selon l’American Psychological Association. Les couples peuvent s’engager ensemble dans des relations sexuelles avec un autre couple ou échanger des partenaires entre couples.
Taylor Frankie Paul dans l'émission "The Secret Lives of Mormon Wives"
Alors, en quoi le soft swinging est-il différent du swinging ? Bien qu’il n’existe pas de définition officielle du soft swinging, le terme désigne généralement la pratique du swinging sans « aller jusqu’au bout d’une relation sexuelle complète, y compris la pénétration ». Voici comment Taylor Frankie Paul décrit le type de soft swinging qu’elle et son groupe d’amis pratiquaient : « Le soft swinging, c’est quand on fait d’autres choses mais qu’on ne va pas jusqu’au bout ».
Paul a déclaré qu’elle et un groupe de personnes avaient pratiqué ce type de soft swinging consenti à plusieurs reprises. « Il y avait un groupe d’entre nous qui étions intimes les uns avec les autres. Nous étions tous assez ouverts et d’accord avec ça », a-t-elle déclaré. « De toute évidence, personne n’était forcé. Nous faisions ça à certaines occasions. On organisait des fêtes et tout le monde, à la fin de la soirée, allait faire toutes ces choses… c’est arrivé plusieurs fois. »
Lors d’un live TikTok en mai 2022, Paul a expliqué les règles que son groupe et elle avaient établies pour leurs rencontres de soft swinging. « L’accord était que nous pouvions faire tout ce que nous voulions… tant que nous étions devant les autres et que tout le monde était d’accord, c’était OK », a-t-elle déclaré. « Mais au moment où vous vous isolez, ce n’est pas OK. Et c’est ainsi que j’ai enfreint cette règle. » Pour Paul et ses amis, il était essentiel que chacun ne soit intime avec une autre personne qu’avec la conscience et le consentement des autres membres du groupe.
C’était une règle que son groupe avait négociée, mais selon Amodio, il n’y a pas de règles universelles pour le soft swinging. Chaque personne aura des préférences et des niveaux de confort différents, et l’élément clé de toute relation non-monogame consensuelle est la manière dont les parties impliquées négocient les limites qui leur conviennent.
Lors de l’établissement de limites, des règles générales telles que « Ne pas tromper » ou « Pas de sexe » peuvent ne pas suffire, car ces expressions peuvent être interprétées de différentes manières. « C’est ce dont nous parlons en thérapie avec les couples qui souhaitent explorer les relations ouvertes ou la non-monogamie consensuelle… ‘Que signifie l’intimité physique pour vous ? Que signifie le sexe pour vous ? Que signifie la tromperie pour vous ?' », explique Amodio. « Si votre définition est différente de celle de votre partenaire, c’est là que nous avons un problème. »
Amodio a également déclaré qu’à mesure qu’une relation évolue, il est possible de reconsidérer les règles convenues précédemment et que les participants peuvent vérifier si ces limites leur conviennent toujours. « Il est normal de changer d’avis et de dire : ‘Eh bien, ça me convenait à ce moment-là. Maintenant, ça ne me convient plus' », dit-elle. Amodio partage également ses conseils pour maintenir la confiance dans une relation de soft swinging ou d’autres types de relations non-monogames. « Premièrement, ne mentez pas. Soyez honnête. Répondez honnêtement aux questions — ne cachez rien à votre partenaire », dit-elle. Deuxièmement, elle conseille d’être « curieux » des sentiments de son partenaire. « Assurez-vous de vérifier auprès de votre partenaire. Assurez-vous qu’il reçoit ce dont il a besoin émotionnellement et physiquement », dit-elle. « Respectez ses désirs, ses besoins, respectez son confort et son inconfort. Il s’agit vraiment de communication et de consentement. »
Certaines personnes peuvent considérer le soft swinging comme une « excuse » ou une justification pour tromper, ou elles peuvent penser que cette pratique « n’est qu’un moyen d’ouvrir la porte à des problèmes conjugaux ou à des problèmes relationnels ». La non-monogamie consensuelle peut ne pas convenir à tout le monde, mais Amodio affirme que des activités comme le soft swinging peuvent être bénéfiques pour une relation, si toutes les parties concernées sont pleinement consentantes.
« Pour certaines personnes, c’est bénéfique pour la relation car cela répond à un domaine approprié que leur conjoint principal ou partenaire principal ne peut ou ne veut pas combler », dit-elle. Amodio ajoute que « certaines personnes ont simplement la capacité d’aimer plus d’une personne », de la même manière que nous avons différents amis dans notre vie qui répondent à différents besoins. La non-monogamie consensuelle peut également créer de « l’excitation » dans une relation et ouvrir des voies à « l’aventure sexuelle » et à « l’expérimentation ». Elle ajoute que dans son travail avec ses clients, elle a vu des relations heureuses – et des relations malheureuses – prendre de nombreuses formes, que ces couples soient en relation monogame ou polygame. « Je vois des clients qui sont dans des relations monogames extrêmement heureux. Je vois des clients dans des relations monogames très malheureux », ajoute-t-elle, précisant que la même chose vaut pour les couples polygames. « Il y a une idée fausse selon laquelle, ‘Oh, si quelqu’un s’engage dans une relation ouverte, s’il recherche du sexe ou de l’intimité en dehors de son mariage ou de sa relation engagée, alors il y a forcément quelque chose qui ne va pas.’ Et ce n’est pas le cas. »
Bien que le terme ‘soft swinging’ puisse être nouveau pour beaucoup, la façon dont le scandale MomTok s’est déroulé est assez familière. « Le sexe ne sera jamais ennuyeux », déclare Amodio. En ce qui concerne les scandales sexuels qui se déroulent sur les réseaux sociaux, Amodio estime que les créateurs de contenu peuvent se sentir plus à l’aise de divulguer des secrets en ligne que de le faire en personne. « Même si nos visages apparaissent dans la vidéo, être derrière un écran procure un sentiment de confort et de sécurité », dit-elle. Amodio ajoute que lorsque des personnes comme Paul partagent des vidéos de confession sur les réseaux sociaux, cela crée une illusion d’intimité entre l’orateur et le spectateur. « (C’est comme s’) ils vous parlaient à vous« , dit-elle. « Ils ne parlent pas à un million de personnes, ils ne parlent pas à tous leurs followers, ils vous parlent à vous parce que c’est sur votre écran. Alors, ‘Oh mon Dieu, ils me racontent ce secret.' » Amodio dit également que cette plus grande accessibilité à l’intimité des gens sur les réseaux sociaux ne fait qu’ajouter à notre fascination pour leur vie privée. « C’est comme la télé-réalité. Nous voulons voir comment les choses se déroulent », dit-elle.